Le format des séries éliminatoires nuit à la ligue?

Le format des séries éliminatoires de la NHL a été mis en question lors de la dernière danse printanière. On a vu des équipes de tête affronter des équipes dites «Wild card» ayant toutefois des allures d’équipe assez fortes. Les Prédateurs et les Golden Knights en sont le parfait exemple.

Ce n’est pas parce que les séries sont terminées que cette question me laisse maintenant indifférent. Le système actuel, avec des équipes repêchées, a été mis en place pour créer des rivalités féroces au sein de la ligue, permettant alors de monter les cotes d’écoute lors des affrontements féroces entre deux équipes, comme le Canadiens contre les Bruins, Calgary contre Edmonton ou encore les deux équipes de Floride. Les prémices de l'exercice ne sont pas mauvaises, mais cela a des répercussions pour le moins négatives.

D’entrée de jeu, les rivalités de division, qui sont assurément les plus intéressantes, ont tendance à se terminer rapidement, soit après la première ronde ou maximum après la deuxième. Essayez de penser à des matchs d’équipes rivales après ce stade, ça sera difficile. Une autre conséquence est évidemment les injustices. En effet, l’idée d’être positionnée stratégiquement au classement général est moins attirante avec ce format, puisque le deuxième d’une division ne joue pas contre une mauvaise équipe, mais bien contre le troisième de la division. Les Kings auraient pu échapper à une violente première ronde contre les talentueux Oilers avec un format 1-8, par exemple. Je me demande si le format actuel est vraiment plus avantageux que d’autres formats.

Je me suis amusé à imaginer le format 1-16. Loin d’être le plus économique, il est par contre celui le plus juste. Sans l’ombre d’un doute, ce format permet aux meilleures équipes d’avoir les meilleures chances de gagner, puisqu’il leur permet d’affronter les moins bonnes équipes. Il y a également des coupures entre les conférences, donc si une conférence est meilleure que l’autre en termes de points, elle aura plus d'équipes dans le portrait des séries. Dans cette optique, les Stars ne se seraient pas frottés aux Golden Knights, mais aux Islanders, ou encore les Rangers aux Blues de Saint-Louis, puisque les Capitals auraient manqué le tournoi éliminatoire, etc.

Les déplacements seraient la cause de l’augmentation des coûts, puisque des équipes potentiellement plus éloignées seraient en confrontation à tous les moments des séries plutôt que seulement durant la dernière ronde, comme Edmonton et la Floride. Par contre, il permettrait à des équipes moins riches en histoire et en rivalité de se trouver des adversaires dans le restant de la ligue et pas seulement d’essayer d’être la nouvelle rivalité d’un club riche en histoire. On peut penser aux Sénateurs d’Ottawa qui ont essayé d’être un rival des Canadiens durant les années 2010, mais pour l’équipe montréalaise, ça aurait été une troisième option de rivalité après les Bruins et les Leafs, peu d’intérêt pour la Sainte-Flanelle.

Que pensez-vous d’une rivalité entre Minnesota et Utah ou Seattle contre Columbus?

Ce format permet aux équipes pauvres en histoire d’amener plus de cotes d’écoute parce qu’on assure des séries équitables, des rivalités qui ne sont pas redondantes et de la visibilité à des équipes parfois moins populaires en les confrontant à des équipes plus aléatoires. Les Ducks contre San Jose, ce n’est pas ce qui fait monter la popularité des équipes ayant un faible taux de fans. Par contre, voir des partisans de Beckett Sennecke à Montréal parce que plusieurs jeunes ont pu les voir jouer pendant deux semaines lors de la première ronde des séries contre Montréal au format 1-16, ça pourrait être possible, mais surtout faire vivre la ligue!

Le format 1-16, ce n’est pas seulement un projet de justice de donner une meilleure chance de gagner à des équipes déjà très fortes, c’est aussi une idéalisation d’une partisanerie plus étendue au sein de la ligue et pour ma part, j’adore ça!